A la rentrée, Aline Grasset-Bizot animera un atelier de peinture au foyer Saint-Léger. Cette artiste peintre a installé son atelier à Joué-lès-Tours voilà six ans. Rencontre avec une femme à la sensibilité à fleur de peau. Parcours très atypique pour cette ex-juriste. L’envie de créer et de peindre a été la plus forte pour Aline Grasset-Bizot, installée rue de Trotbriant, à Joué-lès-Tours.
Aline (Photo NR, tous droits réservés)
Aline Grasset-Bizot est de ces personnes qu’on n’oublie pas. De ses deux expositions à l’office de tourisme jocondien, le visiteur a gardé un souvenir ému. De ses huiles et pastels de « natures vives » (elle n’aime pas le terme natures mortes), se dégageaient une émotion et une sensibilité que l’on sent à fleur de peau chez cette artiste au parcours atypique. Dans une autre vie, Aline Grasset-Bizot était juriste. « J’ai décidé de faire une pause pour élever les cinq enfants que nous avons, mon mari et moi, sourit cette belle dame installée à Joué-lès-Tours voilà bientôt six ans. Pendant ce temps-là, je dessinais un peu parce que j’ai toujours aimé ça. Et puis, mes filles m’ont demandé des coloriages. J’en ai eu marre d’en acheter, alors, j’ai commencé à en dessiner moi-même. Et j’ai repris goût à la peinture. » C’est ainsi que l’artiste en herbe s’est lancée dans l’apprentissage de techniques : huiles, aquarelles, pastels, fusains. « Au bout de trois ans, j’ai commencé à exposer. Et voilà ! »
“ J’apprends la personne à voir. C’est ça, le dessin, non ? ”
Aujourd’hui, l’artiste peintre autodidacte, comme elle le dit elle-même, enseigne à son tour. Dans son atelier de la rue Trotbriant. Toujours par petits groupes, pas plus de cinq personnes. « Sinon, cela crée des frustrations, explique Aline. Il faut être près des gens, pour s’occuper d’eux, sinon, cela ne fonctionne pas. » Pour l’atelier qu’elle va animer au foyer Saint-Léger, à la rentrée prochaine, l’idée est la même: un nombre restreint d’élèves, une dizaine, pas plus.
L’artiste-peintre aime le contact. Elle aime les autres. On le sent dans sa peinture. « Les portraits me plaisent, sourit-elle. Les émotions sont grandes. Pour moi, peindre doit avoir un côté convivial, il faut que cela se fasse dans la bonne humeur. J’essaie de transmettre une ambiance presque festive dans mes ateliers.
« Il n’y a pas de jugement non plus : ni des élèves entre eux, ni de moi envers les élèves. Je leur apprends avant tout à voir. Parce que, finalement, le dessin, c’est ça, ce qu’on voit. C’est très intuitif. »
Pour dessiner, selon Aline, il faut dédramatiser. « Tout le monde peut dessiner. Il suffit de bien regarder et de se laisser aller. »
En parallèle de son activité d’artiste-peintre, Aline Grasset-Bizot est Art-coach. « C’est une méthode que j’ai créée. Au fil des années, je me suis rendue compte de l’étroit rapport entre la pose, le dessin et l’histoire personnelle du modèle. Je me suis formée à la relation d’aide et j’essaye de soutenir les gens pour qu’ils se sentent mieux, qu’ils améliorent leur relation avec les autres.
« J’utilise le dessin quand la personne n’arrive pas à aller au fond d’elle-même. C’est un accompagnement sur une petite distance. Ce n’est pas une psychothérapie, souligne Aline. Le but n’est pas le même. »
Source: Article de la Nouvelle République du Centre Ouest (Delphine COUTIER).